Hier, j’ai croisé un adolescent portant un tee-shirt avec cette maxime « Never look back » (ne regarde pas en arrière). Mon regard est rarement attiré par ce type de messages portés dans la rue. Et celui-ci m’a presque sauté au visage. Comme une injonction. Comme si regarder en arrière était quelque chose de néfaste, voire comme une faiblesse.
Ce message m’a particulièrement interpellée, car ces derniers temps je pense justement l’inverse. Ou en tout cas, je tente de regarder en arrière. Mon intention n’est pas d’évaluer les regrets ou les choses de j’ai loupées ou encore les objectifs non atteints. Je suis aussi loin de vouloir faire des bilans permanents. Mon intention est de mettre en avant le chemin parcouru.
Je m’explique.
J’ai tendance à aller toujours de l’avant. Je m’investis facilement dans plusieurs projets en même temps. J’ai aussi la faculté de prévoir les multiples tâches à accomplir lorsque je mets un projet en route. Seulement, voilà, toutes ces qualités se transforment vite en défaut. Du coup, je programme, je projette, j’anticipe…. Un vraie machine à prévoir (les bons scénarios comme les mauvais). Et je finis par m’épuiser à ne plus savoir ou donner de la tête.
Dans un grand moment d’abattement, une de mes amies m’a dit: » tu as vu tout ce que tu as a fait des dernières années? Regarde le chemin que tu as accompli. Regarde ce que tu as transformé. Regarde ce que tu as su mené de front. »
Depuis, j’apprends à regarder en arrière de temps en temps, au lieu de toujours courir après la nouvelle tâche à accomplir.
Regarder en arrière me permet aujourd’hui :
- de prendre du recul quand je me sens dépassée,
- de valoriser mes ressources lorsqu’il a fallu relever des défis,de voir le positif quand je broie du noir,
- de contempler le chemin ou les chemins par lesquels je suis passée,
- de remercier les personnes qui m’ont soutenue ( à plusieurs nous sommes bien plus forts),
- mais surtout d’apprendre à m’arrêter quand je ressemble à un hamster courant dans sa roue. Et là je m’offre un moment de pleine satisfaction et de gratitude pour toutes les leçons reçues.
Ça vaut le coup de regarder en arrière car les enseignements sont bien plus riches qu’on ne le pense!
Bonjour Sandrine,
Merci pour cet article.
Le paléontologue, Yves Coppens a écrit : » Si tu ne sais plus où tu vas, regarde d’où tu viens ».
Je trouve que cette phrase sonne bien avec votre article.