Quand vous pensez “méditation”, quelles sont les images qui vous viennent en tête?
Une personne en position de méditation sur un ponton face à un lac super calme?
Le Dalaï-Lama et son sourire légendaire collé sur les lèvres?
A vous-même dans une salle de pratique?
A un légionnaire en train de ramper sous des barbelés, suant à grosses gouttes car c’est aussi ce que vous ressentez quand vous êtes assis pour méditer?
Dans la méditation, j’ai l’impression qu’il a existe 2 êtres en moi.
C’est un peu Dr Jekyll et Mister Hide… L’être mental et spirituel qui est ravi de retrouver la médiation pour le calme, pour le temps de pose, pour la connexion avec l’invisible. C’est celui qui connait et reconnait les bénéfices. Je l’entends parfois, comme affamé, qui ne souhaite qu’une chose : que j’aille sur le tapis et méditer encore et encore. Parce que j’apprends à me connaître, parce que c’est tout simplement bon…
Et de l’autre côté, il y a l’être physique (avec une part de mental aussi) qui lui, fait tout pour ne pas subir la méditation. Il agit comme un animal qui arrive chez le véto. Toutes griffes dehors, la tension est grande, les dents sont prêtes à mordre le premier bras qui passe par là. Parce qu’il est hors de question de se détendre sur la table d’examen.
Cet être n’a pas vraiment envie de rester immobile et de surcroît se détendre sur un coussin de médiation.
Ça vous rappelle quelque chose?
Notre corps peut se révéler un ennemi lors de la méditation.
Sur cette terre, le corps est fait pour le mouvement, le déplacement et la mobilité. Il aime les sensations de plaisir, de satisfaction, mais il n’est pas un pro de la souffrance et de la résistance (sauf si vous êtes câblé comme Schwarzenegger auquel cas vous avez toute mon admiration).
Comment est votre personnage corporel? Plutôt plage, transat et sable chaud, à profiter du farniente? Ou plutôt du genre à rêver de crossfit et du prochain marathon de Paris?
Honnêtement le mien est plus proche du paresseux que du tigre!
Le corps un être bien à part !
Bon je m’étends… Revenons à cet être corporel qui n’a pas très envie de méditer car c’est pas trop son truc. Tiens, pour illustrer mon propos, je vais l’appeler Günter (oui, oui, il a un petit côté “Tous en scène”).
Günter aime danser, bouger, faire des blagues et tester de nouvelles choses. Mais, même si son nom appelle quelque part à la vigueur et à une certaine résistance, ce n’est pas dans ses habitudes ni dans ses gènes.
Quand il voit le coussin de méditation, il tourne trois fois autour et cherche où est la sortie la plus proche pour pouvoir s’échapper rapidement. Mais comme il possède un certain goût du risque, il s’assoit avec le sourire, prend une grande respiration, ferme les yeux, et se prépare pour le voyage.
Mais voilà après quelques minutes, il se met à bouger (ne pas oublier, Günter est le roi de la danse. Pour lui, le mouvement c’est la vie). Rester dans l’immobilité lui demande beaucoup de contrôle, voire occupe tout son esprit et ne laisse aucune place pour le spirituel, le calme intérieur.
Parfois, il sent les fourmis rouges attaquer ses jambes ou le haut de son dos. Il change alors de position, un mieux s’installe, mais les fourmis sont toujours là… Parfois elles s’endorment, d’autres fois elles ont une faim insatiable.
Günter étant plein de ressources, il revient sur le coussin de méditation régulièrement. Même s’il préfère aller danser, il écoute Angela, sa partenaire spirituelle et se laisse aller à l’exploration. Les semaines passent, il se familiarise avec la posture imposée de la méditation, y prend parfois du plaisir. Se laisse même aller à la détente. S’endort de temps en temps.
Persistant il est passé de 3-4 minutes d’immobilité à 10-12 minutes et c’est déjà une grande victoire, car pendant ce temps Angela a toute la place pour créer de l’espace, s’interroger sur le sens de la vie ou tout simplement suivre sa routine méditative.
Méditer est une forme d’association entre deux partenaires Günter et Angela. Ils se laissent mutuellement de la place, se vouent un grand respect, s’écoutent. Mais comme dans toute association les déséquilibrent s’installent et l’un a envie de briller plus que l’autre. Quand c’est Günter, impossible d’apprécier l’immobilité. Et quand c’est Angela, hors de question de quitter la méditation, la connexion avec l’invisible étant très forte.
AAHH mais que faire?
Alors si vous vous retrouvez bloqué sur votre coussin de méditation parce que Günter veut aller danser le samba à la place, soyez futé : danser, bouger, yoguer avant de vous asseoir. Il sera plus serein (et plus docile, mais chut ça, c’est un secret).
Et si c’est Angela, qui mène la danse, restez quelques minutes de plus, tant pis pour ce que vous avez à faire après, car ces quelques minutes de temps suspendu sauront vous aider à réagencer votre journée.
Si vous manquez d’ancrage >>> cet article vous aidera !
Bonne méditation!
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