Dans une approche comme celle du yoga fonctionnel, où l’on cherche à respecter les corps réels plutôt qu’un idéal de posture, les mots que l’on emploie comptent. Beaucoup.
Et parmi eux, deux termes reviennent souvent — parfois confondus : adaptation et variation.
On les utilise parfois comme des synonymes, alors qu’ils n’ont ni la même intention, ni le même usage.
Voici quelques clés pour faire la différence, affiner vos propositions en cours… et enrichir votre propre pratique.
Adapter une posture : une réponse à un besoin
Adapter, c’est répondre à une contrainte.
Une douleur, une blessure, une fatigue passagère… mais aussi une mobilité réduite ou un contexte spécifique.
L’adaptation vise à préserver l’intention pédagogique de la posture, tout en ajustant la forme pour la rendre accessible.
Par exemple : si l’intention est de travailler la stabilité dans une posture d’équilibre, mais qu’un élève a du mal à rester debout, proposer la même action assis sur une chaise permet de garder le sens… tout en adaptant le cadre.
L’adaptation est souvent nécessaire, pas “optionnelle”. Elle permet d’ouvrir la pratique sans exclure, sans imposer, et sans forcer.
Varier une posture : une exploration volontaire
La variation, elle, n’est pas une réponse à une contrainte. C’est une proposition pédagogique pour explorer autrement.
On change de forme, non pas pour s’adapter à une limite, mais pour changer de sensation, de focus, de dynamique.
La variation peut être un levier de créativité, de progression, ou simplement une manière de sortir des habitudes.
Par exemple : remplacer une fente basse par une fente haute n’est pas forcément une adaptation — mais une variation qui tonifie différemment, mobilise d’autres chaînes musculaires, et modifie le centre de gravité.
Varier, c’est donc ouvrir le champ des possibles, éveiller la curiosité, stimuler l’attention… tout en restant fidèle à l’esprit du yoga.
Ce que ça change dans la pédagogie
Faire la différence entre adapter et varier, c’est :
- Être plus clair dans ses consignes ;
- Proposer des choix justes, au bon moment, pour les bonnes personnes ;
- Sortir du modèle unique de posture, sans tomber dans le “tout est équivalent”.
C’est aussi aider les élèves à mieux se positionner dans leur pratique :
à savoir pourquoi ils ou elles changent de version,
et à faire des choix conscients — pas par défaut, ni par culpabilité.
En résumé
Adapter, c’est rendre la posture possible.
Varier, c’est en proposer une autre version.
Les deux sont utiles, mais ne remplissent pas la même fonction.
Et tout commence par l’intention que vous mettez derrière votre proposition.
Pour aller plus loin :
Dans l’épisode du podcast Bla Bla Yoga, je développe ces idées avec des exemples concrets, des situations de cours, et des pistes pour clarifier votre pédagogie.
Écouter l’épisode : Adaptation et variation : deux intentions, deux usages
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