Comment les Réflexes Archaïques Influencent la Pratique du Yoga

Nov 13, 2024Articles

Les réflexes archaïques, bien qu’invisibles pour beaucoup d’entre nous, jouent un rôle essentiel dans notre développement. Présents dès la vie fœtale, ces mouvements automatiques posent les bases de notre équilibre et de notre coordination. Avec le temps, les réflexes archaïques sont censés s’intégrer et laisser place à des mouvements plus volontaires et contrôlés. Cependant, lorsque certains de ces réflexes restent actifs, ils peuvent limiter la fluidité et le confort des mouvements, provoquant des tensions et une vigilance accrue dans le corps. Dans la pratique du yoga, mieux comprendre ces réflexes archaïques permet de créer des conditions plus sécurisantes et d’accompagner chacun vers un meilleur équilibre.

 

Définition des réflexes archaïques

Les réflexes archaïques (aussi appelés réflexes primitifs) sont des mouvements automatiques et involontaires développés avant même la naissance. Ils aident à établir les bases du mouvement, de l’équilibre et de la coordination, et sont censés s’intégrer à mesure que l’enfant grandit. Une fois intégrés, ces réflexes laissent la place à des mouvements plus conscients et volontaires. Cependant, quand ils restent actifs, ces réflexes peuvent perturber la fluidité des mouvements et générer une sensation de vigilance accrue dans le corps.

 

Les difficultés lorsque les réflexes ne sont pas intégrés

Lorsque certains réflexes primitifs ne s’intègrent pas, ils peuvent limiter le contrôle corporel et entraver la capacité à se sentir à l’aise dans des postures statiques. Voici quelques impacts possibles :

  • Tensions musculaires : le corps reste en vigilance constante, ce qui peut provoquer des tensions dans certaines zones et affecter la mobilité.
  • Difficulté à rester immobile : le corps, sous l’influence de réflexes non intégrés, recherche la sécurité dans le mouvement, ce qui rend l’immobilité inconfortable.
  • Sensibilité accrue au stress : un réflexe non intégré peut activer des réponses de défense, augmentant la réactivité face à des situations qui paraissent pourtant calmes et stables.

Ces difficultés peuvent être particulièrement visibles dans des pratiques comme le Yin yoga, où l’immobilité et le relâchement sont au centre de l’expérience.

Comment reconnaître un réflexe non intégré dans une posture de yoga

Certains comportements et ajustements involontaires en yoga peuvent indiquer la présence d’un réflexe non intégré. Voici quelques signes observables en pratique :

  • Le coude qui se plie en réponse au mouvement de la tête : Lors de mouvements où la tête tourne ou s’incline, un élève peut plier son coude sans le vouloir, signe que le réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC) non intégré est en train d’agir et interfère avec la posture.

  • Difficulté à maintenir l’équilibre dans les postures debout : Dans des postures comme l’arbre ou le guerrier III, un réflexe non intégré (comme le Babinsky) peut provoquer des ajustements constants, avec une tendance à se balancer ou à déplacer le pied d’appui. Le corps cherche ici à stabiliser en permanence, car il perçoit un déséquilibre, même si la posture semble stable.

  • Repli inconscient du buste en flexion avant : Dans des postures de flexion avant, comme Uttanasana (la pince debout), un réflexe actif peut provoquer un repli du buste ou une tension involontaire au niveau de la colonne. Le corps essaie de protéger certaines zones en restreignant le mouvement.

  • Tensions au niveau de la mâchoire ou du haut du corps en posture allongée : Dans des positions de relaxation comme Savasana, des réflexes non intégrés peuvent manifester des tensions autour de la mâchoire ou des épaules, signalant une résistance au relâchement complet. Ce besoin de rester en alerte peut se traduire par une incapacité à relâcher totalement les muscles.

Ces observations peuvent aider à identifier les élèves pour qui le mouvement est nécessaire pour se sentir en sécurité. Proposer des options de postures plus dynamiques peut alors les aider à apprivoiser l’immobilité en douceur.

Comment travailler les réflexes dans la pratique du yoga

La pratique du yoga peut être un outil précieux pour aider les élèves à intégrer leurs réflexes primitifs, en renforçant leur sentiment de sécurité et en leur offrant un espace pour explorer leurs mouvements en toute confiance. Voici quelques approches qui peuvent faire une différence :

  • Intégrer des postures dynamiques avant les postures statiques : Proposer un enchaînement de mouvements avant d’inviter à l’immobilité peut aider à libérer la tension accumulée et à apprivoiser le calme. Par exemple, des torsions actives peuvent précéder une torsion allongée plus longue. Pour certains élèves, cette progression vers l’immobilité renforce le sentiment de sécurité dans la posture.

  • Favoriser la respiration consciente et régulière : Encourager une respiration douce et profonde peut apaiser les réflexes en apportant une sensation de sécurité au corps. En tant que professeur, guider les élèves vers une respiration plus consciente aide à ancrer leur attention et à relâcher les tensions réflexes qui provoquent parfois l’agitation. La cohérence cardiaque est un magnifique support tant pour la pratique du yoga que de l’intégration des réflexes.

  • Créer un environnement sécurisant et bienveillant : En tant que professeur, il est essentiel de poser les bonnes conditions pour que chaque élève se sente en confiance. Des éléments comme la température de la salle, une ambiance calme, et des encouragements à écouter leur corps peuvent faire la différence. Lorsque les élèves se sentent en sécurité, ils sont plus ouverts à expérimenter l’immobilité sans déclencher de réflexes de protection.

  • Observer sans forcer : Autoriser les élèves à ajuster leurs postures et reconnaître les micro-mouvements comme des réponses naturelles permet de développer une conscience corporelle bienveillante. Parfois, bouger un peu est leur manière de trouver un espace de sécurité. Inviter les élèves à respecter ces mouvements involontaires peut les aider à intégrer progressivement les réflexes sans se sentir contraints.

En instaurant ces conditions et en prêtant attention au ressenti de chacun, les professeurs peuvent faire de leur classe un lieu d’exploration serein, où le mouvement et l’immobilité coexistent en toute sécurité.

Vers une pratique plus consciente

La prise en compte des réflexes archaïques dans la pratique du yoga enrichit notre regard sur le corps et nous invite à observer avec attention ce qui se joue en profondeur. En intégrant cette dimension, le yoga devient un outil d’écoute et d’équilibre, où chaque mouvement contribue à apaiser et à mieux intégrer ces réflexes ancrés.

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